MALGRE LE RETRAIT DU SEUIL DES 15 MEGAWATTS DE PUISSANCE POUR L’INSTALLATION D’UN PARC, L’AVENIR DE L’EOLIEN EST TRES MENACE, PARTICULIEREMENT EN MAYENNE.
Le projet du Grenelle 2 de l’environnement vient d’être voté à l’Assemblée nationale, malgré une forte opposition. Il sera soumis à une commission mixte paritaire prochainement.
Pour le volet éolien, c’est très inquiétant. La seule obligation de réaliser des parcs d’au moins cinq machines, empêcherait la réalisation de plus d’un parc sur deux en Mayenne, (enquête en cours des développeurs).
Avec les multiples contraintes déjà existantes, notamment la contrainte acoustique très pénalisante en Mayenne où les bruits ambiants de référence sont très faibles, les nouvelles mesures (minimum 5 mâts, procédure ICPE, schémas régionaux…), venant s’additionner, risquent de rendre quasiment impossible le développement éolien en Mayenne. L’année 2009, où faut-il le rappeler aucun permis de construire n’a été accordé, nous a montré toute la complexité des études. Les projets à l’origine de 5 ou 6 machines finissent souvent une fois les études abouties à 3 ou 4 machines. Pour compenser la puissance, les développeurs vont utiliser de plus en plus de machines de 3 MW de puissance, arrivant sur le marché. Et c’est là où le minimum de 5 machines est absurde, puisque 4 machines de 3 MW développent plus de puissance (12 MW) que 5 machines de 2 MW (10 MW), par exemple.
Il existe des parcs de 3 ou 4 machines, cohérents et très pertinents où l’insertion paysagère est exemplaire et qui correspondent tout à fait à la demande de développement durable dans les territoires.
Si le minima de 5 machines était retenu, les régions Bretagne, Pays de Loire et Basse Normandie, où prédomine le bocage, se verraient lourdement pénalisées alors que leur potentiel vent est très intéressant. La Mayenne verrait stopper son ambition de parvenir à 80 machines réparties au mieux sur son territoire pour satisfaire aux exigences de 23% d’énergies renouvelables en 2020. Ce serait une trahison pour ce département qui a tant fait au travers de ses élus, de ses associations et de sa population pour être exemplaire en matière d’énergies renouvelables et de développement durable.
Il reste toujours une forte mobilisation pour que la commission mixte paritaire revienne sur les mesures « Ollier » et redonne l’espoir d’un développement plus rapide et durable de l’éolien, indispensable à la réalisation de l’objectif des 19 000 MW de puissance terrestre installée en 2020. Michel Lemosquet le 15 mai 2010
Est-ce une mise à mort de l'éolien? Rapport Ollier... acte2
Patrick Ollier, député UMP, président de la commission d’information sur l’éolien, va présenter cinq propositions d’amendement dans le cadre du Grenelle 2 de l’environnement le 4 mai prochain à l’Assemblée Nationale.
La proposition du seuil minimum de 15 MW de puissance serait une mise à mort de l’éolien, particulièrement dans la Mayenne, où la moyenne des parcs installés et en cours d’instruction est d’environ 10 MW de puissance. Dans le même temps, cette disposition empêcherait tout raccordement du petit éolien au réseau dans les ZDE ou les seuils retenus partent toujours de 0 jusqu’à une puissance maximum fixée par ZDE.
La proposition de soumettre l’éolien à la procédure ICPE, comme les installations polluantes, n’a pour but que d’alourdir la procédure déjà la plus contraignante d’Europe et de freiner les projets, qui en moyenne mettent plus de cinq années à voir le jour.
La troisième proposition d’obligation de provision par les exploitants ou propriétaires de parcs dès le début de l’exploitation afin de procéder au démantèlement des installations en fin de vie est un comble pour cet ardant défenseur de l’atome. En effet, si les installations nucléaires étaient soumises au même traitement, ce serait la fin immédiate du nucléaire. Voir à ce propos les sommes colossales déjàenglouties pour le démantèlement en cours du site de Brennilis dans le Finistère… qui, avec ses 70 MW, n’était pourtant qu’une toute petite centrale nucléaire.
Il est choquant de constater que, dans le même temps, un amendement gouvernemental apporté au projet du Grenelle 2 propose de supprimer purement et simplement la procédure d’enquête publique pour toutes les demandes d’augmentation des rejets radioactifs et chimiques et des prélèvements d’eau des installations nucléaires.
La coïncidence est pour le moins troublante : d’un côté, il y a une volonté de stopper l’énergie éolienne, propre, renouvelable, sans nuisance sur la santé et l’environnement ; de l’autre, on privilégie le rendement des installations nucléaires au détriment de la santé et de l’environnement.
C’est maintenant aux parlementaires qu’il conviendra de décider si la France persiste dans son obsession nucléaire ou si elle s’engage véritablement dans le développement des énergies renouvelables et respecte l’objectif de 19000 MW d’éolien terrestre. 22/04/2010
Rapport Ollier... acte 1
...Une nouvelle tentative pour flinguer l’éolien en plein vol.
Le rapport d’information parlementaire sur l’énergie éolienne, piloté par Patrick Ollier, député UMP, président de la Commission des affaires économiques à l’Assemblée Nationale, est pour le moins inquiétant. Le ton du rapport foncièrement anti-éolien rajoute tellement de contraintes réglementaires, qu’il deviendrait quasiment impossible d’installer de nouveaux aérogénérateurs dans notre région.
Face à ce travail de sape, il faut saluer la démission de Philippe Plisson, député PS de la Gironde, qui dès les premières réunions, avait senti que l’objectif de cette mission était de torpiller le développement de l’éolien en France. La demande de schémas régionaux opposables, le minimum de cinq éoliennes et de 15 à20 MW de puissance, la soumission des projets à la procédure ICPE (comme les installations polluantes type SEVESO), l’éventuel diminution de tarif de rachat sont autant d’éléments qui, ajoutés à ceux qui existent déjà (les plus contraignants d’Europe), visent à freiner considérablement le développement éolien terrestre, particulièrement dans l’ouest où le bocage et le l’habitat ne permettent pas la constitution de grands parcs.
C’est une véritable obsession chez Patrick Ollier, bien connu pour ses préférences à l’atome et qui ne manque pas une occasion de mettre des bâtons dans les pales. Déjà, en 2005, son amendement cosigné par Serge Poignant, député UMP de Loire Atlantique et de Jean-Pierre Nicolas, député UMP de l’Eure, voulait exclure du rachat par EDF, le courant produit par les parcs inférieurs à 20 MW de puissance. Cette provocation avait mobilisé un grand nombre d’élus toutes tendances politiques confondues, ainsi que de nombreuses associations. Le sénat s’était opposé et avait proposé de nouveaux amendements débouchant notamment sur les ZDE (Zones de Développement Eolien).
Avec la caution de Valéry Giscard d’Estaing plus soucieux de l’insertion des 3 000 éoliennes dans le paysage, que des 110 000 pylônes très haute tension, le lobby anti éolien poursuit sa stratégie pour faire avorter le programme éolien français de 25 000 MW de puissance pour 2020 dont 19 000 MW terrestres et 6 000 MW en mer.
L’éolien est pourtant incontournable pour parvenir à 23% d’énergie renouvelable en 2020, comme le fixe le Grenelle de l’environnement.
C’est une attitude irresponsable qui tourne le dos au développement durable des territoires et qui condamne une activité très créatrice d’emplois, comme vient de le rappeler une étude menée par l’ademe et la branche éolienne du Syndicat des énergies renouvelables. Cent cinquante entreprises issues de secteurs industriels variés, viennent de manifester leur intérêt pour la fabrication de différents composants d’éolienne. Leur potentiel savoir faire dans la métallurgie, l’électronique, le génie électrique, l’aéronautique ou les chantiers navals est un atout considérable. Une dynamique industrielle collective pourrait se mettre en place pour aboutir à 60 000 emplois non délocalisables, en 2020. Mais pour cela, il faut vite donner une lisibilité politique qui n’existe pas aujourd’hui !
Dans ce pays d’exception énergétique où le nucléaire est hégémonique, la perspective que l’éolien représente 10 à 20% de l’électricité paraît insupportable à ceux qui ont déjà fait échouer la France dans son engagement à produire 21% de son électricité d’origine renouvelable en 2010.
Il n’y aurait rien de pire que de condamner l’énergie éolienne symbole du développement durable parce qu’elle est renouvelable, décentralisée, créatrice d’emplois et respectueuse de l’environnement.
La plupart des pays de la planète, hormis quelques pays bien plus tentés par le nucléaire pour des raisons plus militaires qu’énergétiques, développent l’éolien parce qu’il est économique et qu’il est une garantie d’une indépendance énergétique.
C’est maintenant aux citoyens, aux associations, aux différents élus de réagir et aux parlementaires de s’opposer à cette nouvelle tentative de condamnation de l’éolien qui sera présentée à l’Assemblée Nationale à partir du 4 mai prochain.