Billet paru dans Ouest-France du lundi 30 mars 2009
Après avoir lancé deux réacteurs EPR en Normandie (Flamanville et Penly), Nicolas Sarkozy a mis à profit une tournée africaine pour aider Areva qui recherche les mines d'uranium du continent noir au Niger ou en République démocratique du Congo. Cette quête acharnée de ressources brise le mythe de l'indépendance énergétique de la France.
Depuis le lancement du programme nucléaire des années 1970, on nous disait à l’abri. On n’avait pas de pétrole, mais des idées et de l’atome à revendre: Ce n'est plus le cas. Il n’existe plus aucune mine en France et la planète consomme deux fois plus d'uranium qu’elle n'en produit. On racle les fonds de stocks, et ceux issus de la démilitarisation des ogives nucléaires. De 9,50 $ la livre, en 2002, l'uranium s'est enflammé à plus de 100 $ la livre.
Les prévisions de relance du nucléaire ne vont pas faire baisser les cours et la pénurie pourrait intervenir plus vite que prévu. Seuls les déchets radioactifs vont demeurer inépuisables pendant des millénaires.
Jean-Pierre BUISSON.