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Edito N ° 18 Au moment où l'Europe entière fête les 20 ans de la chute du Mur de Berlin (10/11/89), partout sur la planète, les ploutocraties qui dominent le monde érigent de nouvelles barrières, obstacles dérisoires censés les protéger des invasions; l'exemple le plus criant de vanité est sans doute ce mur de plus de 3 000 km bâti par les Etats-Unis pour tenter d'endiguer l'immigration massive des centaines de milliers de mexicains pauvres venus goûter le «rêve américain». Comme l'explique avec simplicité et lucidité George Banu (professeur d'université français, né de l'autre côté du Mur de Berlin), «le fait d'élever des murs pour se protéger, c'est avoir une vision archaïque, enfantine (du monde). Le sort d'un mur n'est-il pas d'être franchi? Les hommes politiques ... devraient plutôt intégrer l'idée que les murs, à un moment ou un autre, finissent par tomber.»
La politique actuelle de l'immigration, en France, est un exemple de l'incapacité des «élites» à gérer le problème en amont: on met en place un débat public sur l'identité nationale pour cautionner une politique de répression visant à se «protéger» des migrants. Et qu'en sera-t-il demain, lorsque des centaines de millions de réfugiés climatiques viendront frapper aux portes des puissances occidentales qui sont les vrais responsables du dérèglement du climat: sécheresse persistante en Afrique ou en Chine, montée des eaux noyant des îles de l' Océan Indien ou Pacifique ou inondant les terres cultivables au Bangladesh, fonte du permafrost en Alaska ou en Sibérie libérant des quantités faramineuses de méthane, un GES (gaz à effet de serre) bien plus actif que le CO² .Les étasuniens -dont « le mode de vie n'est pas négociable», dixit G. Bush- émettent 4 fois plus de GES qu'un européen, 5 fois plus qu'un chinois, et ... 20 fois plus qu'un indien ou un africain!
Ainsi donc, les pays pauvres sont les victimes collatérales des exactions des pays riches et devront en payer le prix fort. En effet, les prévisions des scientifiques du GIEC (groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat) sont des plus essimistes et les dirigeants des grandes puissances, réunis à Copenhague du 7 au 18 décembre, USA et Chine en tête, ne semblent pas résolus à fournir l'effort nécessaire. La France, pour réduire ses émissions de GES, mise sur le tout-nucléaire et son président VRP d'Areva ne manquera pas de faire son travail de lobbying pour tenter d'inciter ses collègues à suivre la même voie, alors que l'électricité ne représente qu'une part assez faible de l'énergie globale; exit la question du transport qui est pourtant le noeud du problème; quant au transport individuel (p3) et au chauffage, le contribuable mettra de nouveau la main à la poche pour une «contribution climat», doux euphémisme pour un nouvel impôt carbone (voir le site Internet de la COEDRA). Ainsi donc, dans la droite ligne du «développement durable»-un bel oxymore du même tonneau que la «croissance négative»- les libéraux sont parvenus, comme pour les services publics, à rabaisser l'écologie au rang d'une marchandise monnayable; «Le développement durable n'est autre chose que la modernisation du capitalisme» (Romain Felli, auteur de Les deux âmes de l'écologie cf p8). Aucune force politique ne veut remettre en cause le système: les seules références sont toujours économiques: le PIB, la croissance...
Le Grenelle de l'Environnement de Sarkozy prêchait le recours aux renouvelables, l'efficacité et la sobriété énergétiques! Et pourtant... EDF vient d'augmenter l'abonnement des petits consommateurs (6kVA: +24% et 3kVA: +169%), alors que les gros consommateurs (+ de 9kVA) ont vu leur abonnement diminuer: cherchez l'erreur! Le chauffage électrique a de beaux jours devant lui et la filière nucléaire se porte bien malgré quelques déboires (cf p7): désistement des communes candidates à l'enfouissement des déchets, importation massive d'électricité à cause de pannes dans le ¼ des réacteurs, sûreté de l'EPR mise en cause, collusion France Iran au Tricastin, plutonium oublié à Cadarache...
Quant aux énergies renouvelables, la procédure se durcit pour l'éolien (cf p6); la filière bois stagne malgré quelques efforts ponctuels (cf enquête en Hte Mayenne p4et5); seul le solaire photovoltaïque semble tirer son épingle du jeu.