Pour éviter des impacts irréversibles, l’augmentation de la température mondiale doit rester sous les + 2°c par rapport à 1850.
Cela signifie que les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent atteindre leur pic d’ici 2015, pour décliner ensuite de manière drastique. Pour les pays industrialisés, il s’agit donc de réduire leurs émissions de plus de 40% en 2020. Mais cela ne suffira pas, les pays au développement les moins avancés économiquement comme la Chine, le Brésil ou l’Inde contribuent aussi maintenant au réchauffement climatique. Leur effort de réduction devra cependant tenir compte du fait qu’ils n’ont pas la même responsabilité passée et présente ni les mêmes ressources financières et technologiques pour agir.
Ces pays ont d’ailleurs vite rafraîchi la mémoire des pays industrialisés lors du sommet en leur rappelant que sur les cinquante cinq dernières années, unfrançais et un américain ont en moyenne émis 850 tonnes de Co2 par an quand unchinois a émis 70 tonnes, un indien 21 tonnes et un kényan 7 tonnes !
Nous sommes donc confrontés à une situation d’injustice climatique. Les populations les moins responsables du dérèglement climatique de la planète en sont et seront les principales victimes et n’ont pas manqué de le rappeler. L’équité exige que les pays industriels s’acquittent de leur dette écologique vis-à-vis des pays en développement et les aident par des financements et des technologies appropriées à s’adapter.
Le GIEC a fixé à 100 milliards d’Euros par an, l’aide à apporter aux pays pauvres soit au moins 30 milliards de la part de l’Union européenne. Mais curieusement il est plus facile de trouver de l’argent pour remettre les banques à flot que pour défendre le climat !
Peut être, quand même, une nouvelle intéressante avec la promesse d’engagement du Brésil à lutter contre la déforestation. Sur la planète ce sont 13 milliards d’hectares qui disparaissent chaque année (la taille de la Grèce), ce qui représente 20% des émissions mondiales de Co2
La Chine, pas véritablement un modèle de démocratie, a plus ou moins affirmé des objectifs à la hauteur de ses responsabilités.
Les USA, eux sont encore sous le saccage de l’ère Bush, et la marge de manœuvre d’Obama est infime comme vient de lui rappeler le sénat lors de sa réforme sur la santé.
Alors qui pouvait débloquer le sommet en mettant des propositions chiffrées sur la table ? L’Europe… on allait voir ce qu’on allait voir avec notre président français en locomotive ! Mais Nicolas Sarkozy a été victime de son obsession nucléaire. A force de vouloir vendre du nucléaire à tout le monde, il agace et n’est plus crédible aux yeux des autres pays qui mesurent l’écart qu’il y a entre les discours du grenelle et la réalité.
Le protocole de Kyoto avait fixé à la France un taux facile de 0% de réduction des GES pour 2012 par rapport à 1990, alors que dans le même temps l’Allemagne avait un taux de réduction de 20%. Et bien aujourd’hui, la part des énergies renouvelables dans la consommation brute d’électricité est pour la France de 14,5% pour un objectif de 21% en 2010 alors qu’elle est de 15% pour l’Allemagne pour un objectif de 12,5% en 2010. En réalité la France n’atteint pas ses objectifs quand l’Allemagne les dépasse.
Enéolien par exemple, l’Allemagne cumule une puissance de 25 000 MW fin 2009, l’Espagne18000 MW, la France4500 MW.
En solaire photovoltaïque en 2007, l’Allemagne comptait 1100 MWc, l’Espagne512 MWc, la France13 MWc.
Alors, si la France veut avancer, il va falloir enfin concrétiser ses annonces du Grenelle de l’Environnement et réformer ses dispositifs administratifs les plus contraignants de la planète. Et ce n’est pas en mettant 1 Milliard d’Euros dans la recherche sur les réacteurs de 4ème génération (cf. grand emprunt), que nous allons combler notre retard dans le développement des renouvelables et des économies d’énergie, pourtant de loin les leviers les plus efficaces pour réduire les gaz à effet de serre, préserver les ressources fossiles et développer l’emploi.
Ce n’est pas non plus l’EPR qui va régler le problème de nos pics de consommation électrique
Il devient urgent de produire au plus près des lieux de consommation et de ne pas systématiser le chauffage électrique, qui fait exploser la demande par temps froid, entre 18 h et 21 h, et nous oblige à acheter le courant à nos pays voisins.
Quand à la TAXE CARBONE, l’heure est venue de tout remettre à plat.
Partant d’une idée louable du grenelle, cette taxe, dont la nomination : Contribution-Climat-Energie serait largement préférable, était devenue ridicule. Elle exonérait toutes les centrales thermiques produisant de l’électricité, les raffineries, les cimenteries… le transport aérien, etc…
Inefficace et injuste comme l’a notifié récemment le Conseil Constitutionnel, elle était de plus illisible, bien qu’approuvée par nos parlementaires. Comme souvent la communication l’a emporté sur l’action.
Aux dernières nouvelles, l’électricité serait toujours exclue de taxation ! C’est un comble en ce moment où toute l’électricité nécessaire aux pics de consommation, est d’origine fossile !