Rappelez-vous ! Les Mayennais ont dit NON, ni ici, ni ailleurs...
Et chaque année, la COEDRA Mén organise une conférence-débat afin que l'on n'oublie pas.
Ce douzième anniversaire du renvoi de la mission granite coïncidait presque avec le premier anniversaire de Fukushima, aux funestes conséquences ! Pour ce faire, nous avons reçu Haruko, une japonaise francophone, qui a vécu la catastrophe en direct. S'adressant à une salle attentive, elle a raconté, avec des mots simples utilisés par une personne qui maniait remarquablement notre langue. Témoignage poignant où l'on abordait différents aspects.
Le manque d'information, les mensonges...
Le déplacement massif de gens qui vivent maintenant une intense précarité. Rejetés par leurs propres compatriotes tels des pestiférés !
Les liquidateurs... kamikazes du XXIème siècle, essayant d'assagir l'incontrôlable centrale dans des conditions fatales pour leur santé.
Un sol pollué pendant des siècles.
Une mer « poubelle » dans laquelle on a rejeté l’eau ayant servi à refroidir les réacteurs.
Des cultures irradiées, et des gens qui les consomment tout de même parce qu'il faut bien se nourrir... Tout comme pour les poissons devenus radio-actifs.
Et dans un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres autour de la centrale en folie, cette radiation invisible, perfide, sournoise, que certains Japonais affrontent avec stoïcisme.
Très rapidement, Haruko a choisi de mettre ses enfants à l'abri, en France parce qu'elle en avait l'opportunité du fait de son mariage avec un citoyen français.
Elle est retournée au Japon quelques mois après la catastrophe... où peu de choses ont évolué.
Mais parmi nous, combien étaient-ils ceux qui étaient convaincus qu'au Japon, expert en nouvelles technologies, réputé pour son sérieux, un tel cataclysme pourrait survenir ?
Il nous faut remettre les pendules à l'heure.
Et envisager que ce qui s'est passé au Japon pourrait un jour se produire ailleurs... voire chez nous... en France peut-être ! Pour des raisons différentes, certes, mais gardons à l'esprit que le risque « zéro » n'existe pas !
A titre personnel, j'ai été profondément touché par le témoignage de cette jeune Japonaise. Le coeur de mon réacteur s'est sans doute un peu emballé.
Mais face à l'ampleur d'un tel désastre, peut-on rester indifférent ?
D’où cette oppressante question qui me taraude : "Les Hommes comprendront-ils –enfin- qu'ils ne peuvent jouer impunément avec l'atome?"