BILAN ELECTRIQUE FRANÇAIS 2013 Petits rappels sur le bilan électrique français 2013, à la veille du projet de loi sur la transition énergétique. CONSOMMATION/PRODUCTION L’année 2013 a été marquée par une stabilisation de la consommation d’électricité en France. - La consommation d’électricité 2013, corrigée de l’aléa météo, s’établit donc à 476.2 TWh contre 476.7 en 2012 et 476.3 TWh en 2011. o – La consommation électrique chez nos voisins allemands, espagnols, italiens a baissé de 2.7% entre mi 2012 et mi 2013. Elle est restée stable en Grande Bretagne. o – La consommation d’électricité en France dépend fortement de la température, notamment les mois d’hiver, en raison du parc important de convecteurs électriques. La sensibilité à la température est estimée en moyenne à 2 400 MW par degré Celsius, c'est-à-dire l’équivalent de trois réacteurs nucléaires en puissance mobilisée. Le pic de consommation électrique a été atteint le 17 janvier 2013 à 92 600 MW (inférieur au pic 2012 : 102 100 MW mobilisés) Nous sommes toujours sur un écart considérable (de 1 à 3) entre le pic maximal en hiver et le minimum de 30 000 MW en été. - La production totale d’électricité française en 2013 s’établit à 550.9 TWh, soit une hausse de 1.2% par rapport à 2012. PUISSANCE INSTALLEE : PRODUCTION : I : Production Thermo nucléaire : La production d’électricité nucléaire a baissé de 0.3% et s’établit à 403.7 TWh, soit 73.3% de notre mix électrique. La production moyenne de chaque réacteur nucléaire a donc été de 6.95 TWh. II : Production Hydraulique : La production hydraulique a augmenté de 18.7% atteignant 76 TWh et frôlant le record de 77 TWh établi en 2011. Elle représente 13.8% de notre mix électrique. Son augmentation est due aux précipitations plus abondantes et a une meilleure optimisation. III : Production Thermique à flamme : La production thermique à flamme a baissé de 7% et représente 44.7 TWh, soit 8.1% de notre mix électrique : Le gaz avec 19.5 TWh est en baisse de 19% et ne représente que 3.5% de notre mix. Le fioul avec 5.4 TWh, a aussi baissé de 19% et ne représente plus que 1% du mix. Le charbon, par contre, avec 19.4 TWh a augmenté de 14% et représente 3.6% de notre mix, particulièrement à cause de la baisse des coûts due à l’exploitation des gaz de schistes aux Etats-Unis. IV : Production Eolienne : N’ayant pas d’éoliennes offshore en fonctionnement, La France qui n’a que de l’éolien terrestre atteint 8 143 MW de puissance installée au 1 janvier 2014. La croissance du parc ralentit sérieusement. La puissance éolienne installée en France dépasse maintenant les 700 MW dans 5 régions : Champagne-Ardennes, Picardie, Lorraine, Bretagne et Centre. La Région Pays de Loire dépasse maintenant les 500MW installés. La Mayenne a une puissance installée de 75.2 MW avec 36 éoliennes en fonctionnement. La production éolienne française atteint 16 TWh au 1 janvier 2014.soit 2.9% de notre mix de production, ou 3.3% de notre consommation. Le maximum de production éolienne sur l’année 2013 a été atteint le 23 décembre à 21h avec une puissance de 6 441 MW, soit un facteur de charge de 80.3%. Contrairement à ce qui est souvent dit : la production éolienne est plus élevée en automne et décroît fin de printemps et été, lorsque la consommation est moins élevée. V : Production Photovoltaïque : La croissance du parc photovoltaïque ralentit. Avec 752 MW supplémentaires en 2013, la puissance totale est aujourd’hui de 4 330 MW installés. La production atteint 4.6 TWh en 2013, soit 0.8% de notre mix (ou la couverture de 1% de notre consommation). Le maximum de production a été atteint le 21 août à 14h avec une puissance de 3 000 MW, soit un facteur de charge de 75.5% VI : Production Thermique Renouvelable : Le parc des centrales thermique à combustible renouvelable augmente de 88 MW en 2013 pour atteindre 1 478 MW et une production de 6.3 TWh.soit 1.1%de notre mix électrique. EXPORTATIONS IMPORTATIONS : La France exporte 79.4 TWh et importe 32.2 TWh, soit un solde positif de 47.2 TWh. Avec l’Allemagne : Encore une fois, malgré tout ce que l’on entend dans les médias et dans les exposés de nombreuses personnalités politiques, la France importe plus d’électricité d’Allemagne qu’elle n’en exporte : 15.1 TWh achetés pour 5.3 TWh vendus, soit un solde négatif de 9.8 TWh en 2013. QUELQUES REMARQUES - Si l’on peut se réjouir de la baisse des énergies thermiques fossiles : gaz et fioul, on peut regretter l’augmentation du charbon fort émetteur de gaz à effet de serre. - Par contre, la progression des énergies renouvelables est beaucoup trop modérée et ne respecte pas les objectifs qui avaient fait consensus à savoir par exemple19 000MW d’éolien terrestre en 2020.Il nous faudrait installer 2 000MW par an alors que nous n’en avons installé que 650 en 2013.L’Allemagne dans le même temps a installé 3 200MW et dépasse maintenant les 34 000MW cumulés alors que son potentiel Vent est inférieur au nôtre. - Nos voisins d’outre Rhin poursuivent leur transition énergétique en sortant du nucléaire et en diminuant leurs émissions de gaz à effet de serre comme ils le font depuis vingt ans par le développement d’une politique d’isolation des bâtiments et de recherche de la meilleure performance énergétique par les renouvelables. - Pour répondre à la caricature si souvent entendue que l’Allemagne remplace le Nucléaire par le Charbon il faut noter que : L’Allemagne a effectivement augmenté la Lignite de 10 TWh, dans le même temps elle a baissé le gaz de 20 TWh. L’Allemagne a baissé sa production électro nucléaire de 42 TWh (Fermeture de huit réacteurs), dans le même temps elle a augmenté sa production d’électricité renouvelable de 33 TWh et diminué sa consommation de 16 TWh soit au final un bonus de 7 TWh qu’elle exporte… EN CONCLUSION Les Renouvelables participent à la santé de l’économie allemande et deviennent compétitives avec beaucoup moins de subventions que les énergies fossiles et nucléaires. Elles génèrent plus d’emplois et renforcent la sécurité énergétique en préservant l’environnement. En outre plus de la moitié des capacités renouvelables sont la propriété des citoyens. Souhaitons que le projet de loi français sur la Transition Energétique s’imprègne de ces fondamentaux et redonne à la France un élan dont elle a tant besoin… Michel Lemosquet le29 Mai 2014