Dans la carte des desserts du nucléaire russe : des centrales flottantes !
Pour répondre à des besoins d'énergie dans les régions isolées, loin des sites de production, depuis les années 2000, la Russie travaille sur des projets de centrales flottantes de 70 MW unité. Autre argument, pouvoir dessalaniser l'eau de merpar évaporation. Leur implantation se situerait en bordure de mer,voire à l'intérieur des terres en empruntant le réseau fluvial, pour se rapprocher vraisemblablement de sites miniers !...Elles entreraient en service vers 2013-2015.
EDF : « on peut souhaiter des solutions énergétiques d'avenir et aussi de les produire ».
EDF ose enfin, dans le cadre des appels d'offres et de la promotion des métiers offerts au sein de son entreprise, afficher en grande page dans les quotidiens nationaux, l'image d'une jeune étudiante, assise dans l'herbe et « contemplant » en ligne d'horizon, une centrale nucléaire avec deux réacteursdégageant leur panache blanc. Naguère, se profilaient encore quelques éoliennes pour faire passer la « pilule » nucléaire. Maintenant, fort de leur concept énergie sans CO2, Plus besoin de retenue...
Devant ce retour en grâce du nucléaire, EDF ne cache pas non plus ses appétits. A l'abri de toute OPA,il lorgne toutes les opportunités possibles de l'Espagne à la Belgique en passant par la Gde Bretagne(British Energy).
Pourtant,le tableau est loin d'être idyllique. En effet, lors des arrêts de tranche des centrales, environ
80 % des opérations de maintenance sont effectuées par des sous-traitants « itinérants ». EDF externalise de plus en plus certaines opérations...faisant fi petit à petit de la connaissance et de l'expérience des salariés maison.
La volonté d'expansion d'EDF et des autres pourrait bien être freinée simplement par la faisabilité tant au plan financier, qu'humain et assurances.
Au niveau mondial, sur les 440 réacteurs actuels, il faudrait mettre en service 290 réacteurs d'ici à 2025 pour compenser la fermeture des centrales actuelles. Une seule aciérie au Japon est capable de forger l'une des pièces maîtresses du coeur du réacteur ! Plus embêtant pour EDF, le renouvellement des techniciens et ingénieurs ne pourra couvrir les besoins pour contrôler et exploiter tant de centrales (en 2015, 40% des agents EDF seront en retraite).
EDF, comme AREVA, a besoin d'argent pour faire face à ses investissements, les financiers semblant plus réticents : dérive des coûts, contrats insuffisamment sécurisés etrisques inhérents à ces activités.
Aussi, EDF, par défaut, n'hésite pas à lancer un emprunt obligataire auprès des particuliers en tant « qu'investisseur dans le développement des énergies sans CO2... »,comme il va de soi pour le nucléaire, bien sûr !...
Drôle de mine...
A l'heure où l'Allemagne, pourtant pays modèle en matières d'énergies renouvelables, marque beaucoup d'hésitation sur la fermeture programmée de ses centrales nucléaires en 2020, un caillou s'est glissé dans la chaussure d'Angela Merkel : l'information sur des fuites radioactives dans la mine de sel à Asse, en Basse Saxe.
Entre1967 et 1978 - ce n'est pas si vieux – 126 000 fûts de déchets moyennement et faiblement radioactifs y furent entreposés à 750 m de profondeur. En outre, 1 300 autres fûts de déchets moyennement radioactifs mais contenant 11 kg de plutonium gisent à 511 m de profondeur.
Aux dires des experts, les couches salines, considérées comme stables depuis des lustres, ne devaient pas bouger. Sauf que la terre vit et qu'elle peut avoir quelques contractions...
A l'insu du public, depuis 1988, la société chargée du site, pompe 12 m3 d'eau par jour qui s'infiltrent dans la mine et se trouvent en contact avec des fûts dont certains seraient endommagés.
Ce n'est pas le transfert de la surveillance du site à l'Office Fédéral pour la Protection des Radiations qui empêchera les contaminations...
Tout cela vient compliquer les projets de stockage des déchets hautement radioactifs en moratoire depuis 2000 sur le site de Gorlebe en Basse Saxe !