1 – La production éolienne sera-t-elle à la hauteur des annonces?
La production éolienne en Mayenne est largement à la hauteur des annonces. Le parc de 5 éoliennes de 2 MW de Cresnes sur Fraubée a produit en 2009, 29000000 de kWh, soit presque 6000000 kWh par éolienne ou 2900 heures à pleine puissance par MW.
Autre exemple, le parc de Champéon-le Horps a produit 17000000 kWh avec 6 éoliennes en 6 mois, soit, là encore une production de plus de 5000000 kWh par éolienne par an escomptée.
L’évolution technologique des machines fait qu’elles tournent en moyenne plus de 85% du temps à puissance variable. Sur le parc du Horps, les contrôles nous montrent qu’il y a eu au moins une éolienne à tourner pendant 98,7% du temps et que les six ont tourné 88% du temps.
Tous ces chiffres sont des réalités et non pas des intentions.
2 – Les éoliennes contribuent-elles à la diminution des émissions de CO2 en France?
¾ de la production éolienne française se substitue à des productions émettrices de gaz à effet de serre quelque part en Europe (bilan RTE, Dominique Maillard Sireme 2009). En 2020 les 25000 MW prévus au Grenelle permettront d’éviter 16000000 de tonnes de CO2, soit la consommation de 5000000 de voitures (source Ademe, medad)
L’éolien n’est pas intermittent mais variable. La production éolienne est régulière plus des ¾ de l’année et est présente aux périodes où on en a besoin. Ainsi 10000 MW éoliens évitent la construction de 3000 MW de centrales thermiques.
La complémentarité de l’éolien et de l’hydraulique est remarquable d’efficacité. La technique du pompage-turbinage devient aussi un moyen de production où il n’y a pas de production de déchets ni d’émission de gaz à effet de serre.
3 – La multiplication des éoliennes permet-elle de maîtriser les aléas du vent?
La France a la chance d’avoir le 2ème meilleur potentiel vent européen. Elle est dotée de 3 bassins de vent: la Mer du Nord, l’Atlantique et la Méditerranée. Trois régimes de vent complémentaires qui offrent une production en phase avec les pics de besoins et une bonne capacité de substitution. De plus, la production proche des lieux de consommation limite les besoins de développement des réseaux.
D’autre part, le vent a la bonne idée de souffler plus souvent, plus fort quand nous consommons le plus d’électricité, c'est-à-dire en hiver. Avec 80 éoliennes en Mayenne, nous produirions 0,4 TWh par an, soit près de 20% de la consommation électrique totale mayennaise. 0,4 TWh c’est aussi la consommation électrique spécifique de tous les foyers mayennais, hors chauffage. Ce qui n’est pas rien.
4 – L’opposition aux éoliennes est-elle un appui au lobby nucléaire?
Bien évidemment, l’opposition aux éoliennes est du pain béni pour le lobby nucléaire. Ce dernier orchestre en partie cette opposition avec l’appui des propriétaires de châteaux ou autres maisons de caractère. Valéry Giscard d’Estaing est un élément central du dispositif, car il est à la fois propriétaire de château et un inconditionnel du nucléaire. C’est d’ailleurs lui qui avait déclaré, il y a deux ans, qu’il fallait stopper le programme éolien et renforcer le programme nucléaire. Il avait ajouté: «Nous mettrons tous les moyens au niveau national (Institut Montaigne, conviction des personnalités politiques influentes, communication près des grands médias, etc…), mais il nous faudra aussi susciter la création d’associations locales d’opposition»
Quand J.P. Pernault nous montre un reportage sur TF1, ou un opposant manie une tronçonneuse qu’il fait tourner à fond pour simuler le bruit d’une éolienne, c’est grotesque, quand il nous montre ensuite une femme dépressive, c’est une manipulation d’une malhonnêteté révoltante. Mais malheureusement tout cela est minutieusement construit et revient régulièrement sur les chaînes à grande diffusion.
Le récent amendement Ollier voté à l’Assemblée Nationale, et confirmé par la Commission mixte paritaire, nous montre à quel point les intégristes du nucléaire sont capables de passer en force et de faire taire toute réclamation au sein de la majorité gouvernementale.
5 – Les éoliennes ont-elles un impact sur le tourisme?
Les éoliennes ont plutôt un impact positif sur le tourisme. Le nombre de visiteurs sur les parcs est toujours en augmentation. Elles peuvent être un élément intéressant lorsqu’il y a des chemins de randonnée à proximité. Nous rencontrons aussi de nombreuses manifestations sportives comme «La ronde cyclo des éoliennes». Symbole du développementdurable, les éoliennes dégagent toujours une image positive qui intéresse les publicitaires ou les organisateurs de fêtes.
La tenue de Planète en fête, à Champéon en 2009 sous les éoliennes, fut un succès.
6 – Les éoliennes ont-elles un impact sur la valeur des biens immobiliers?
Selon le Fond Régional d’Aide à la maîtrise de l’énergie et de l’environnement (FRAMEE), les registres de demandes de permis de construire ont été consultés dans toutes les communes situées dans un rayon de 0 à 5 km des centrales éoliennes, afin d’évaluer le dynamisme de ces communes en matière immobilière. Comme mis en évidence par la DRE, les communes proches des éoliennes n’ont pas connu de baisse apparente de demande de permis de construire en raison de la présence des éoliennes.
L’association des notaires de France a publié une étude relevant qu’en moyenne les éoliennes n’avaient pas d’influence sur la valeur des biens immobiliers. Il existe même des cas où l’effet est positif pour certains partisans du développement durable.
7 – Les éoliennes sont-elles bénéfiques à la vie collective des communes?
Les éoliennes sont bénéfiques à la vie collective des communes. Il est d’ailleurs assez spectaculaire de voir comment les gens se les approprient et vivent avec. La grande majorité des gens a le sentiment de participer à la production d’une énergie propre renouvelable, n’émettant ni déchets, ni gaz à effet de serre, mais aussi d’être plus autonomes et surtout d’être plus indépendants. Les cours du pétrole, du gaz, de l’uranium n’ont pas d’influence sur le vent.
8 – Les éoliennes contribuent-elles au développement économique des communes?
Les communes rurales ont bien évidemment besoin de recettes nouvelles. Développer l’éolien, c’est faire du développement durable à l’échelle d’un territoire. La taxe professionnelle, la taxe foncière, même si elles sont en révision, apportent des moyens non négligeables aux communes, au département et dans une moindre mesure à la région.
Ce sont des rentrées régulières qui permettent de faire des projets économiques qui développent l’emploi et apportent des services à la population.
L’objectif de 25000 MW éoliens en 2020, c’est aussi 60000 emplois. Dommage que les conditions du développement d’une filière industrielle française ne soient pas réunies. Il faudrait: - Une volonté politique qui n’existe pas au plus haut niveau de l’état. - Un cadre réglementaire simplifié pour l’obtention des autorisations administratives de 2000 MW de permis de construire/an.
- Un comité national éolien pouvant être sollicité par les préfets pour les projets à forts enjeux.
- Un contrat de progrès entre les pouvoirs publics et la profession.
CONCLUSION: Lorsque les opposants parlent de saccage du paysage, c’est à comparer aux 110000 pylônes de lignes à Haute tension sur le sol français. Regardez l’Allemagne, les 12000 éoliennes, elle les a déjà. Cette densité n’a rien d’oppressant, mais au contraire c’est le symbole d’une production propre, moderne et économique, car le prix de marché de l’électricité va vite dépasser le coût de rachat de l’énergie éolienne, qui ne dépend pas du cours des matières premières et qui deviendra au contraire un élément de stabilité des coûts. Le montant de la contribution au service public d’électricité (CPSE) pour l’éolien est inférieur à un euro par foyer et par an.
Parlons enfin du bruit. Arrêtez-vous devant un parc éolien et comparez avec le bruit deséquipements indispensables à notre vie collective: routes, autoroutes, voies ferrées, etc… Rien à voir. La population rurale est favorable aux éoliennes. Elle y voit une nouvelle ressource pour les communes. Les opposants sont en majorité des urbains, souvent aisés, venus s’offrir un paysage au prix fort pour s’extraire des nuisances que tout un chacun subit en ville. Leur tort est de voir la compagne comme uniquement un lien de villégiature et non comme un espace de développement économique.